Franck Lesieur | Prédation

Professeur de dessin et d’expérimentations plastiques à l’école supérieure d’architecture d’intérieur de Vannes, l’IFAT à Plescop, Franck Lesieur est avant tout un artiste en pleine ébullition. Invité à occuper un box complet au rez-de-chaussée, Franck a été séduit par l’entrée du bâtiment. Cette cage de verre qui sert de sas entre l’extérieur et l’intérieur de Dédale. “Je travaille justement sur la transparence et ce que peut révéler la lumière. Mon travail de recherche artistique s’intéresse à la peinture, le plexi et le verre, l’écriture et la sculpture”, indique-t-il, usant alors de toutes ces techniques dans Dédale. A l’entrée, il dessine à l’encre acrylique blanche des gorilles, et grave à la spatule les reliefs. Il utilise les techniques de la calligraphie et de l’écriture pour donner de l’épaisseur à son trait et du rythme. “L’abstraction des mots et de l’écriture n’est pas anodine. Il y a une vraie chorégraphie gestuelle dans mes phrases, mes mots.” Dédale et Gorilla s’étalent sur les vitres de l’entrée. Franck interroge alors sur la condition humaine, en mettant en avant l’animal le plus similaire à l’homme : le singe. Façon autoportrait, comme une mise en abîme, Franck Lesieur pose la question : qui du gorille ou de l’homme est en cage ? A chacun son point de vue…

Au rez-de-chaussée, Franck Lesieur réitère. Il crée une oeuvre monumentale dans une box dédiée. Prédation, c’est son titre, offre à découvrir le tigre, plus grand prédateur au monde. “Un tueur sanguinaire et sans pitié qui pourtant est en voie d’extinction. Car même le plus sanguinaire des prédateurs a le malheur d’avoir l’homme pour propre prédateur”, explique Franck Lesieur. Dans cette nouvelle cage blanche, il installe des bambous, travaille sur l’écriture en volume, la sculpture avec une tête et une queue de tigre en plâtre qui sortent des murs, rajoute des tableaux de plexi qui font écho à son oeuvre de l’entrée de Dédale. “Aussi longtemps que les hommes tueront les animaux, ils se tueront entre eux”, déclame Pythagore sur l’un des murs. Franck Lesieur a trouvé dans cette pièce l’occasion unique de libérer sa créativité. A chaque visiteur, il offre la possibilité de rentrer un peu plus dans sa tête. Lui qui graffe depuis l’âge de 15 ans, qui a vécu ses premiers chocs artistiques au musée du Louvre, en découvrant la salle des sculptures et les œuvres monumentales des peintres du XIXè, a grandi en écoutant Ministère Amer et NTM. Formé aux Beaux-Arts, la création artistique coule dans ses veines. “Mon métier, c’est mon garde-fou, ça me donne un cadre, ça m’oblige à être terrien”, conclut-il.